Les Instruments de bourse
Dossiers
2025-12-02
SOMMAIRE
En 2022, j'ai passé l'examen pour être Conseiller en Investissement Financier. Mon objectif était alors d'acquérir les connaissances nécessaires pour ce métier, que j'aurai bien aimé faire si cela s'était présenté. La formation dure 150 heures et est dispensé par un centre de formation, tout est fait en ligne, et des QCM sont faits à la fin de chaque module et à la fin de la formation, pour s'assurer que la formation est acquise.
J'espérais aussi en apprendre un peu plus lors de ces formations sur les instruments de bourse, mais ce n'était pas directement dans la formation, que j'ai pu l'apprendre. Il y a beaucoup d'instruments qui permettent d'investir sur les places de marché, de nouveaux se créent régulièrement, et il est préférable de se tenir à jour des nouveautés régulièrement.
Je vais présenter ici les différents instruments qu'il est possible d'utiliser pour investir en bourse, principalement sur les marchés actions, en France et à l'étranger, du plus simple au plus complexe, en essayant d'être à la fois clair et en donnant un maximum de détails sur les différents aspects de chacun des instruments.
Les Actions
Lorsque l'on souhaite investir sur les marchés, on peut le faire directement en achetant des actions. Une action est une part d'une société. Chaque action représente à la fois une valeur de la société et un droit de vote, tous deux généralement proportionnels (certaines parts peuvent ne pas avoir de droit de vote ou compter double, mais c'est assez rare sur les marchés).
Par exemple, si une société a émis 1 000 000 d'actions, alors posséder une action sera comme posséder 1 000 000 ème de la société, et une voix sur les 1 000 000 de voix lors d'un vote. Généralement, cela est représenté en pourcentage, et avec une seule action, on voit déjà que le pourcentage est très minime.
Lorsque l'on possède une action, on a aussi le droit d'avoir autant de dividende (appelé aussi coupon), dans notre exemple, on touchera alors 1 000 000 ème des dividendes, si la société a décidé d'en verser pendant une année donnée. Il faut savoir que les dividendes ne sont pas obligatoires, la société côtée peut décider de réinvestir l'argent gagnée pour faire de nouveaux investissements et ainsi augmenter la valeur de la société.
La valeur d'une action peut augmenter ou baisser suivant l'offre et la demande entre les investisseurs qui veulent acheter de nouveaux titres et ceux qui veulent vendre leurs titres. La variation de cette valeur peut être rationnelle et prévisible, comme lors du détachement du dividende (la valeur de l'action diminue de la valeur du coupon qui s'en détache) ou être totalement décorrélé de la société, comme par exemple lorsqu'une banque centrale change ses taux, ou encore plus irrationnel quand un évènement mondial se produit, comme un conflit, une pandémie ou tout autre évènement imprévisible.
Exemple de valeurs ou d'actions : Bouygues, Total Energie, Engie, Air Liquide, ...
Lorsqu'un investisseur décide d'acheter des actions en les choisissant individuellement, on appelle cela : faire du stock-picking. Malheureusement, la volatilité des actions étant parfois difficile à prévoir, faire du stock-picking peut être assez difficile, notamment si l'objectif de l'investisseur est de faire du rendement sur le long terme.
Les Indices
Chacune des actions échangées sur une place boursière a sa propre valeur et sa propre variation. Aussi, pour se faire une idée de l'état de la place boursière en question, on a créé des indices, qui reprennent généralement les plus grosses capitalisations de la place. Ainsi, à Paris, on a l'indice CAC 40 qui reprend, depuis 1987, les 40 plus grosses capitalisations de la bourse de Paris, pondérées suivant leur capitalisation et leur flottant (le nombre d'actions effectivement échangées sur la place).
La composition d'un indice peut donc varier suivant la capitalisation des entreprises qui le compose, et un conseil scientifique décide alors de faire entrer ou sortir, voire de changer la pondération des sociétés composant l'indice, lorsque cela est nécessaire. A Paris, ce conseil scientifique se réunit tous les 3 mois, ou quand une opération particulière le nécessite (fusion, retrait de la côte, ...). Le nombre de sociétés composant cet indice reste fixe dans le temps, pour le CAC 40, il s'agit des 40 plus grosses capitalisations boursières, mais sa composition change.
Contrairement à une action, on ne peut pas directement acheter un indice. C'est un index mis à jour en continue (toutes les 15 secondes à Paris), qui permet simplement de prendre la température, en quelque sorte, de la place boursière.
A Paris, il existe plusieurs indices : CAC 40 et SBF 120 pour les principaux, mais aussi le CAC 40 ESG, le CAC Small, le CAC PME, ...
Les ETF et les trackers
Le premier des produits de bourse que l'on peut citer est l'ETF. On a dit que l'on ne pouvait pas acheter un indice, car ce n'est qu'un index calculé en continue, mais comme on connait sa pondération et son mode de calcul, il est possible de le suivre, en achetant un ETF (Exchange Traded Fund), aussi appelé Tracker.
Un ETF est un fonds indiciel, c'est à dire que c'est un fonds, comme un fonds commun de placement (voir plus bas), géré par un gestionnaire de fonds (le plus souvent une banque), qui va se charger de répliquer les mouvements de l'indice, aussi appelé sous-jacent, en permanence et au plus proche, avec des frais très bas car il s'agit d'une gestion passive. Le gérant du fonds va acheter les actions des sociétés qui composent l'indice, dans les proportions identiques, et cela va permettre, presque automatiquement, de répliquer l'indice. Un investisseur pourra alors acheter une part du fonds et cette part suivra les mouvements de l'indice.
L'avantage de l'ETF est qu'il est possible d'en acheter, très simplement. L'ETF est disponible comme une action, mais ne vaut pas le prix de l'indice. Par exemple, on peut avoir un indice, le CAC 40, qui vaut 8 000 points, et l'ETF peut être vendu 40€ la part. Le véritable intérêt est que lorsque l'indice augmente de 2%, l'ETF augmente aussi de 2%, et lorsque l'indice baisse de 2%, l'ETF baisse aussi de 2%.
Un autre avantage des ETF est lié au fait que la gestion de l'ETF est passive. Leur seul travail du gérant est de s'assurer que le fonds est bien représentatif de la composition de l'indice, les hausses et les baisses se font automatiquement. Cela nécessite peu de travail du gérant, et donc les frais liés aux ETF sont vraiment très bas. Généralement, on aura des frais entre 0.10% et 0.50% tout au plus.
La diversité est aussi un avantage énorme en faveur de l'achat d'un ETF. En effet, il existe des milliers d'indices, et autant voire bien plus d'ETF, avec des frais parfois un peu différent, ce qui permet de choisir l'ETF qui correspond le mieux à ce que l'on veut faire.
L'ETF est plus simple à utiliser quand on veut investir en bourse, que de faire du stock-picking, car les indices permettent une diversification sans effort, et avec peu de frais. De plus, de manière générale, les ETF ont un meilleur rendement que les OPCVM, ces fonds qui essaient de battre les indices, ce qui s'avère très difficile.
Les ETF peuvent être créés avec plusieurs types de parts. Certaines seront capitalisantes et d'autres distribuantes (avec des dividendes), il existe des ETF Hedged, c'est-à-dire protégés contre le taux de change, ce qui est utile pour un ETF visant à répliquer un indice américain lorsque l'on investit en Euro. Il existe aussi différents types de réplication, la réplication physique, où l'ETF possède les actions de l'indice qu'il réplique, ou la réplication synthétique, aussi appelé SWAP, quand il existe un contrat de cet ETF avec un autre fonds pour échanger les valorisations, ce qui est utilisé notamment pour permettre d'investir dans le NASDAQ ou le S&P 500, dans un PEA où seules les actions européennes sont autorisées.
Il existe enfin des ETF actifs. C'est encore assez rare en Europe, mais ça arrive un petit peu des Etats-Unis. L'objectif est de répliquer un indice, mais avec des changements dans le temps, notamment pour préparer sa retraite. L'ETF peut être investit sur un indice à 100% au début de la période, et petit à petit, il va être désinvestit en action au profit d'obligations pour finir 100% en obligation à la fin de la période. Les frais restent bas car une fois l'ETF lancé, il suffit de suivre le scénario et tout se passe automatiquement.
Les OPCVM, FCP et SICAV
Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières, ou OPCVM, représentent tous les fonds d'investissement qui collectent de l'argent des investisseurs sur les marchés pour les réinvestir en action, dont l'objectif est, le plus souvent, de faire mieux q'un indice donné. Le Fonds Commun de Placement ou FCP, ou la Sociétés d'Investissement à CApital Variable ou SICAV, sont des formes juridiques des OPCVM.
Ce sont des fonds qui vont chercher, en changeant légèrement la pondération ou en débordant un peu du périmètre de l'indice, à faire mieux que celui-ci.
On pourrait se dire que c'est une très bonne idée, malheureusement il y a 2 inconvénients majeurs aux OPCVM : le premier est que la gestion active, cela demande un très bon gérant, et un très bon gérant, ça coûte cher. La plupart des OPCVM vont avoir des frais allant de 1% à 3%, ce qui est largement supérieur aux 0.50% des ETF. Et malheureusement, on peut voir selon les études, que moins de 10% des OPCVM vont y arriver, en faisant donc du stock-picking, ce qui veut dire d'une part que c'est mieux de choisir un ETF, sauf pour des marchés très spécifiques, mais cela veut aussi dire que pour faire du stock-picking, quand on est un investisseur particulier, c'est quasiment impossible, car les professionnels ont, eux-même du mal à le faire, alors que c'est leur métier.
Tout comme pour les actions et les ETF, les OPCVM peuvent distribuer des dividendes s'ils le souhaitent, c'est généralement indiqué lors de la souscription.
Les produits de bourse
Maintenant que l'on a présenté les instruments permettant d'investir en bourse, on peut parler des produits de bourse dédiés à la spéculation ou au trading. Je ne vais pas ici donner une liste exhaustive, car il en existe beaucoup, chacun avec sa particularité, mais voici les principaux :
- les options donnent le droit d'acheter ou de vendre un actif (action, indice, ...) à un prix donné, jusqu'à une date donnée. L'option en elle-même a un prix, qui peut varier dans le temps, et qui peut dépendre du prix d'exercice, c'est-à-dire du prix du sous-jacent. Par exemple, une option peut permettre d'acheter l'action A à une valeur de 20€ jusqu'à la fin de l'année en cours. Cette option peut valoir 1€ aujourd'hui, et plusieurs facteurs peuvent venir modifier à la hausse comme à la baisse, la valeur de l'option. Si la valeur de l'action A augmente, alors la valeur de l'option augmente, par exemple si A vaut 25€, alors l'option peut valoir 6€, car le sous-jacent a augmenté de 5€, l'option aussi. Au contraire, si le sous-jacent baisse, la valeur de l'option baisse, mais elle existe toujours jusqu'à la date d'exercice. Le temps a aussi une valeur : si A vaut 20€ aujourd'hui et toujours 20€ dans un mois, alors la valeur de l'option peut baisser plus on s'approche de la date d'échéance qui est aussi la date d'exercice de l'option. A la date d'échéance, en possédant une option, on peut alors l'exercer et obtenir le sous-jacent, et les options sont généralement en nombre limitées sur le marché. Elles peuvent servir aussi pour payer les salariés en promettant des actions à une certaine valeur, ce qui permet au salarié d'espérer une prime si la valeur de l'action augmente.
- les warrants sont les produits de bourse complexes qui peuvent faire penser à des options, mais qui sont différents dans leur mise en oeuvre. On peut acheter un warrant Call ou Put, à l'achat ou à la vente. On retrouvera aussi la variation de la valeur du sous-jacent, et du temps, qui permettront de faire varier le cours du warrant. Généralement, le warrant est proposé par un émetteur, et il est le seul à animer le marché, donc l'achat et la vente va se faire avec un seul canal, mais le nombre de warrant, contrairement à celui des options, n'est pas limité et si de nouveaux investisseurs achètent des warrants, l'émetteur pourra en créer à volonté. Une fois la date d'échéance atteinte, le warrant aura la valeur de la différence entre le prix au cours actuel, et le prix d'exercice spécifié dans les paramètres du warrant. Par exemple, pour une action A, qui vaudrait 20€ aujourd'hui, et un warrant qui vaudrait 1€, à l'échéance, dans 6 mois, si la valeur de A vaut 25€, le warrant vaudra 5€ qui seront versés à l'investisseur à la date d'exercice prévue. Il existe aussi des warrant Put, qui permettent de faire la même chose, en pariant sur une baisse du sous-jacent, et ainsi recevoir un versement si le sous-jacent a un prix au jour de l'échéance inférieur au prix d'exercice. Il faut ajouter que généralement les warrants ont un effet de levier, pouvant atteindre 5 ou 10 suivant leur maturité. Plus ils sont jeunes, plus cet effet de levier est important. Il est préférable d'acheter un warrant avec un prix d'exercice légèrement supérieur à la valeur actuel de l'action, pour bénéficier au mieux de cet effet de levier.
- les turbos sont assez similaires aux warrants mais ils ont 2 différences majeures : ils n'ont pas de valeur temps, ou bien pas aussi forte que les warrants, et surtout ils sont désactivés si la valeur du sous-jacent atteint la barrière. Par exemple, pour une action A qui vaut 20€, et un turbo Call avec une barrière à 15€ et une date d'échéance dans 6 mois, si à un moment entre maintenant et dans 6 mois, la valeur du sous-jacent baisse pour passer au-dessous des 15€, le sous-jacent se désactive et sa valeur sera nulle, sans espoir de remonter après. De ce fait, les turbos sont plus dangereux que les warrants. Tout comme les warrants, les turbos ont aussi un effet de levier, toutefois il est impossible de les acheter au-dessous de la barrière, et il est même conseillé de laisser une marge suffisante entre la valeur actuelle du sous-jacent et la barrière, pour éviter qu'il ne se désactive durant la période d'investissement. Il existe aussi des turbos sans durée de vie fixe, mais avec une barrière désactivante qui va bouger avec le temps, augmenter pour un Call ou baisser pour un Put, avec le même effet de désactivation si la barrière est atteinte.
- les leverage et short sont des produits de bourse qui permettent de répliquer à la hausse ou à la baisse les variations d'un indice ou d'une action, sur une journée, avec un facteur donné. Il n'y a pas de durée de vie ni de prix d'exercice, mais la base de calcul est remise à zéro chaque matin, ce qui peut amplifier les mouvements d'une journée à l'autre, suivant la manière dont le certificat, leverage ou short, perçoit les variations sur une longue période, c'est pourquoi ce type d'instrument est à manier avec précaution.
On pourrait croire qu'il est intéressant parfois d'utiliser des Put, c'est-à-dire des produits permettant de parier sur la baisse d'un sous-jacent. C'est assez difficile en réalité, car il faut être sûr de la baisse du titre sur la durée choisie, et dans ce cas, le plus court est peut-être le mieux, suivant l'instrument utilisé pour parier sur cette baisse, notamment s'il s'agit de turbos.
Dans ce premier article, je voulais faire un point sur les instruments de bourse, pour poser les bases. Certains de ces instruments sont assez communs, et chacun connait leur effet, notamment les actions, les indices, et les OPCVM (FCP, SICAV, ETF), mais les produits de bourse étant parfois beaucoup plus complexes, il est intéressant de montrer ce qu'ils peuvent faire, et surtout de voir que ce sont des outils pour faire du trading plutôt que pour investir, à l'exception peut-être, avec prudence, des leverages, mais j'y reviendrai plus tard.
