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Ciudad sin sueño

Film franco-espagnol de Guillermo Galoe, avec Antonio Fernández Gabarre et Bilal Sedraoui.


Ciudad sin sueño est un drame social immersif qui suit Toni, un adolescent rom de quinze ans vivant dans le bidonville de Cañada Real, en périphérie de Madrid. Face à la menace d’expulsion progressive de sa communauté, Toni est confronté à un dilemme poignant : fuir ou rester. Le film dépeint avec une grande authenticité ce territoire à la marge, en impliquant directement ses habitants dans la fiction, ce qui évite les stéréotypes habituels liés à cette communauté fortement discriminée.

Ce film est le fruit de rencontres et d'un premier court métrage de Guillermo Galoe, avec le même acteur qui joue ici Tony.

C'est un film intéressant car il montre la vie que cette famille mène, dans ce bidonville. Les acteurs sont en fait des personnes de la ville. C'est un peu comme un reportage, mais avec une trame, une histoire de l'ordre de la fiction, qui permet quand-même au spectateur de s'immerger dans cette vie qui dérange un peu : en effet, quand je vois ce film et les conditions de vie, j'ai du mal à croire que c'est à Madrid aujourd'hui. Je pourrai voir cela dans d'autres lieux (Afrique ou Amérique du Sud par exemple, car c'est assez proche de ce que j'ai pu voir à Buenos Aires notamment), mais j'ai dû me frotter les yeux quand j'ai vu que c'était à Madrid.

L'histoire n'est pas forcément très rythmée, et il y a quelques longueurs mais on peut dire qu'elles permettent vraiment de faire avancer le film, donc rien de gênant.

J'ai bien apprécié ce film, d'autant que j'aime beaucoup les récits initiatiques et ici, c'est vraiment ça que l'on peut voir avec Toni, 15 ans, qui doit choisir entre la vie ici, en suivant son grand-père, et la vie en ville avec ses parents. On voit aussi quand il découvre l'appartement, qu'il ne sait vraiment pas ce que c'est, cette cage qui monte toute seule ou l'eau qui sort d'un robinet, mais on voit bien qu'il a envie de découvrir tout ça, on ne sent pas d'hésitation à choisir, plutôt une hésitation de laisser son grand-père.

J'ai aussi beaucoup aimé les couleurs. Quand Toni prend le téléphone de son ami Bilal et filme, il met des filtres et cela fait ressortir des couleurs inattendues. J'ai trouvé ça original et ça faisait vraiment ressortir ces scènes de jeu entre les 2 garçons par rapport au reste du film. On a vraiment 3 ambiances : les couleurs, la journée et la nuit, qui sont bien séparées, sauf à la fin quand Toni retrouve son chien, le jour et la nuit se confondent un peu au réveil, mais c'est peut-être voulu et ça serait logique.

Attention si vous pensez pouvoir regardre le film en VOST. J'ai l'habitude, mais il y a vraiment beaucoup de dialogue dans le film, des fois, il faut choisir entre regarder les images et lire les dialogues. C'est assez rare, mais pour ce film, c'est le cas.

Voici la bande annonce :